J’aurais voulu écrire ce billet hier, mais le temps m’a manqué! Pourquoi hier? Parce qu’hier, cinq amies et moi fêtions un anniversaire… un peu particulier! Il y avait 5 ans, jour pour jour, le 1er décembre 2008, nous avons été prises dans un vol armé dans un autobus guatémaltèque. Trente longues minutes à rouler, en silence, en direction de Guatemala Ciudad. Trente minutes sous la menace de trois hommes armés qui fouillaient les bagages de tous les passagers à la recherche de billets et autres objets de valeur. Et pendant ce temps, ce qui circulait dans ma tête? Les articles de journaux traitant de fusillades et d’autobus qui explosent la semaine d’avant à la frontière du Honduras. Pas la meilleure expérience de ma vie. Mais j’y ai appris une chose: je suis chanceuse de vivre dans un pays en paix.
J’étais en fait partie pour un stage de quatre mois en pays Maya (d’ailleurs, un jour, je vous réserve quelques billets sur ce beau voyage). Avant de partir, on m’a dit qu’en revenant, j’aurais honte de ma société, honte de notre consommation et tout et tout. Honte? Non… Est-ce que j’ai changé mon mode de consommation, d’alimentation et ma façon de voir la vie? Ça oui! Par contre ce que j’ai surtout retenu, c’est la chance que j’ai d’être née ici. Le plaisir de marcher dans la rue sans toujours surveiller les mains qui risquent de se glisser dans ma sacoche. La simplicité de retirer de l’argent au guichet automatique sans voir mes pulsations monter à cause du « garde de sécurité » armé jusqu’aux dents à côté de moi. Passer la frontière sans me faire escroquer par le douanier. Et, surtout, prendre le bus sans avoir sans cesse peur de me faire attaquer. Tout cela vous semble acquis et évident? Croyez-moi, ça ne l’est pas. C’est une grande richesse que cette paix d’esprit. Pour c’est là notre plus grand luxe que les gens là-bas ne peuvent pas se payer.
Est-ce que j’ai aimé mon stage? Sans doute une des plus belles expériences de ma vie! Est-ce que je le referais? N’importe quand! Et est-ce que je suggérerais cette destination de voyage à des proches? Sans hésiter! Mais prenez les bus sécurisés 😉
Vous vous doutez, si j’écris aujourd’hui, c’est que cette mésaventure ne s’est pas terminée en fusillade. Les trois hommes sont sortis de l’autobus et nous nous sommes remis à rouler. Nous avons terminé cette journée sur le sable noir de la côte Pacifique devant une assiette de poisson frais et un grand verre de je-ne-sais-plus-quoi pour fêter notre bonheur de vivre.
Et aujourd’hui je fête ces cinq belles années de plus dont j’ai pu profiter et je me dis que la vie mérite d’être savourée à pleine dent!
Alors pour fêter la vie, je vous propose cette délicieusement simple recette inspirée d’un plat dégusté dans un très beau mariage auquel j’ai eu la chance d’assister dernièrement: un pressé de betteraves au saumon fumé.
Pour 4 entrées ou 2 repas, vous aurez besoin de:
- 3 betteraves jaunes cuites et sans la peau
- 8 tranches de saumon fumé (québécois de préférence)
Et pour la vinaigrette:
- 3 parts d’huile d’olive
- 1 part de vinaigre de cidre de pomme
- miel
- moutarde
- estragon
- fleur de sel
Couper les betteraves en tranches d’environ 1/2 cm d’épaisseur. Dans un plat profond, placer une couche de betteraves, puis une couche de saumon et alterner jusqu’à ce que tout y soit. Couvrir d’une pellicule de plastique. Placer un bon poids dessus (brique, dictionnaire) et placer au réfrigérateur pour au moins 1 heure.
Pendant ce temps, préparer la vinaigrette. Placer tous les ingrédients dans un pot Mason ou autre pot qui se fermer hermétiquement (pour les quantités de miel, moutarde et estragon, allez-y au goût!). Fermer et agiter vivement. La moutarde agira comme liant et vous devriez obtenir une belle vinaigrette uniforme.
Le moment du repas venu, sortir le saumon, trancher en 2 ou 4 parts égales et servir avec un coulis de vinaigrette. Pour un repas complet, accompagner d’une bonne salade de roquette et de riz basmati.
Bon appétit!