En plein débat sur la Chartes des valeurs québécoise, me voilà à relire d’anciennes éditions de la revue LE MUST où on traite de l’identité alimentaire du Québec (v.6 no.2 pour les abonnés). Quel beau concours de circonstance! Il y a 60 ans à peine, il n’y avait rien de compliqué: viande (poulet et boeuf), maïs, choux et patate. Beaucoup de patates! Et l’été on ajoutait des tomates. On ne se demandera pas d’où vient le pâté « chinois ». On composait avec ces trois ingrédients et du sel. Fricassé, mijoté, soupe. Et pour les légumineuses, il n’en existait qu’une: la fève au lard. Et c’était bon! Au goût en tout cas. L’encyclopédie de Jehane Benoît trônait dans les foyer. Les empreintes britanniques et françaises étaient évidentes. Et quand on voulait se la faire « exotique » on mangeait des tacos…
Aujourd’hui, les choix sont infinis. Bok choy, kale, aubergine, courges, ananas, fruits du dragon, agneau, gibier, caille, tofu…. Les légumineuses sont maintenant un incontournable: lentilles, pois chiches, gourganes du lac St-Jean, frijoles (haricots). Les maraichers et supermarchés regorgent de diversité. Plats préparés, produits brutes. À tout cela s’ajoutent les conseils des nutritionnistes, des scientifiques. Combattre le cancer, l’obésité, le diabète. Un phénomène d' »anxiété alimentaire », de crise identitaire est clamé par plusieurs. Que doit-on manger? Qui doit-on écouter?
Écoutez-vous. Faites vous du bien en mangeant, du plaisir en cuisinant. Ce qui nous arrive est merveilleux! Nous avons le choix. Le choix d’explorer et de faire des choix sains. Nous pouvons suivre Mme Benoît tout en profitant des conseils de M. Béliveau. Explorer la cuisine de Jamie Oliver, de Danny St-Pierre ou de Helena Loureiro. Décider un soir de manger végé en suivant le merveilleux livre Plenty, le lendemain dévorer un gigot d’agneau du moyen-orient, suivre avec un délicieux sauté asiatique et terminer la semaine avec un tajine du Maghreb. Toutes ces explorations n’impliquent pas de mettre de côté l’encyclopédie de Mme Benoît. Découvrir de nouvelles chose ne veut pas dire dénigrer notre passé et notre culture. S’enrichir ne veut pas dire oublier.
Plutôt que de paniquer, s’inquiéter, se chercher et vouloir se trouver une « identité », explorons! Profitons de cette diversité, apprécions ces différences. Dans la vie comme à table… 😉
Une recette rapide pour terminer cette réflexion sur la diversité et le multiculturalisme alimentaire du Québec? Un poulet rôti à la portugaise citronné, ça vous dit?
Prenez autant de poulets entiers que vous en voulez. Une fois la cavité vidée des organes, farcir le tout de quartiers de citron et de branches de thym et romarin frais. Refermez la cavité en attachant bien les pattes ensemble. Badigeonner d’huile d’olive et frotter d’un généreux mélange de paprika fort et de sel. Ne lésinez pas sur le sel, c’est ce qui rend la peau croustillante! Placez au four préchauffé à 425oF de 1h30 à 2h00 ou jusqu’à ce que la peau soit bien croquante et qu’un jus clair s’en écoule lorsqu’on le pique à la fourchette. Pour un petit Oumph! supplémentaire, versez une tasse de vin blanc au fond du plat de cuisson (facultatif)
Bonne découverte!
Très bien écrit. J’essaierai la recette!
Merci Jordan! Recette de semaine simple, mais satisfaisante. Bon appétit et à bientôt j’espère!